Bonjour à tous, 🙂
Aujourd’hui j’aimerais vous parler d’un thème qui me tient particulièrement à coeur. Pour cela, j’aimerais vous partager comment vivre une vie en accord avec ses aspirations profondes, ses valeurs.
J’ai eu la chance d’interviewer mon ami et formateur Paul Pyronnet à ce sujet. L’article d’aujourd’hui est donc spécial. Il s’agit de la retranscription en texte de l’interview que vous pouvez visionner ci-dessous. Paul Pyronnet est enseignant PNL. Il est aussi conférencier, consultant et auteur.
Marion : Peux-tu nous expliquer à quel point les valeurs sont importantes?
Paul : Ne pas connaître ses valeurs, j’aime dire que c’est un peu comme consommer des barbituriques avant d’ouvrir ses cadeaux de Noël. C’est cette idée que la vie est faite d’énormément de stimulations, on attiré par plein de choses, on est stimulé. Et c’est vrai que le fait d’être au contact de ses valeurs… Si par exemple j’ai intégré dans mon système de valeurs que c’est important pour moi de prendre du temps avec mes enfants ou de faire du sport, ou de m’alimenter de manière correcte etc…En mettant en avant ces valeurs, je vais pouvoir construire des priorités dans ma vie qui me permettent de prendre en compte ces finalités qui au fond vont me rendre heureux. Pourquoi? Parce qu’une vie de qualité est une vie qui répond à ses aspirations profondes.
Et une vie qui au contraire est un peu moyenne, un peu vide, est une vie qui révèle qu’il y a justement des valeurs qui ne sont pas prises en compte, qu’il y a des vides. Et face à ces avidités, le problème est qu’on s’use un peu. On essaye de retrouver un peu d’énergie en essayant de s’accrocher à des trucs qui nous stimulent. Mais la réalité c’est qu’on n’est pas porté.
Je me rends compte aujourd’hui dans l’accompagnement des gens puisque c’est mon métier, la formation, qu’il y a pas mal de personnes qui se retrouvent parfois dans des fonctions confortables, un job qui va bien, une famille qui va bien, des enfants qui vont bien… mais intérieurement ils sentent que ce n’est plus comme avant. Au début ils ont mis beaucoup d’énergie, pour faire des études, pour faire le métier qu’ils font etc…et au bout d’un moment cela ne répond plus vraiment à ceux à quoi ils aspirent. Soit parce que de nouveaux systèmes de valeurs sont apparus, soit ils se sont un peu usés, ils ont fait le tour de leur activité et s’éteignent un peu. Et là ils sont un peu dans des moments de confusion. Je pense que ce sont des moments privilégiés pour justement reprendre contact, avec soit ce qui les a animé, soit ce qui les animerait davantage…
Il y a plein de voies pour aller remettre le doigt sur ces fameuses valeurs, ce à quoi on attribue de la valeur. Pour moi les valeurs, pour en finir c’est une véritable boussole qui va conduire ma vie. J’aime dire de temps en temps « Je peux décider d’aller garder les chèvres sur le plateau du Larzac ». La vraie question c’est est-ce que quand j’y suis, cela me porte? Est-ce que cela me nourrit ? Est-ce que du coup ça me donne envie d’y passer plus de temps? Est-ce que j’y pense tout le temps ? Si c’est le cas, c’est que ça répond à mes valeurs. Si mon truc c’est de chanter, si mon truc c’est d’écrire, si mon truc c’est de jouer, si mon truc c’est d’entreprendre, si mon truc c’est de transmettre, c’est très important que j’écoute ces valeurs parce qu’elles vont donner énormément de sens à ma vie.
Marion : D’accord. Du coup, qu’est ce qu’on peut faire pour écouter ses valeurs?
Paul : Quelles sont les voies qui les mettent à jour?
Marion : Voilà.
Paul : Eh bien il y en a plusieurs. La première, la plus simple, c’est de prendre un temps et de se dire « Tiens au fond, que ce soit dans mon domaine professionnel, personnel, familial, dans mon domaine du couple, etc »… Si au fond je me laisse aller la créativité et je me dis « Dans 3 ans, dans 5 ans, si ma vie était au top? »… Moi j’adore faire ça, c’est-à-dire prendre un peu de distance avec ma vie et me dire tiens, si tu étais au top, de quoi serait-elle faite? Et ce qui est très important si vous le faîtes, c’est d’écrire. Et pendant 20 minutes, d’écrire tout ce qui vient. Et surtout je ne m’arrête pas d’écrire. Parce que quelque chose de très important pour être en créativité est d’utiliser l’écriture. Et le challenge est de ne pas s’arrêter. Comment serait ma vie dans 5 ans, si elle était au top ? Je peux par exemple commencer par l’environnement. Est-ce que je serais toujours au même endroit ? Est-ce que j’aurais changé ? Est-ce que j’aurais une voiture ? Si oui, quelle marque ? A quoi je passerais mon temps ? Est-ce qu’il y a des endroits dans le monde où j’irais voyager ? Est-ce qu’il y a des formations que je ferais ? Ma vie ce serait quoi en fait, si c’était mon idéal ? Je ne dis pas qu’après, vous allez vous engager sur cet idéal.
Et puis après on va revenir un peu plus tôt, par exemple dans 3 ans, c’est-à-dire deux ans avant. Donc je retourne ma feuille et je recommence. Puis après dans un an, donc un peu plus tôt. Pourquoi c’est intéressant ? Parce que dans un deuxième temps c’est le fait de produire ces écrits et les laisser mijoter quelques heures, quelques jours. Et après se dire « Quand je regarde mes idéaux en terme de rêve, à quoi cela répond ? ». Il est fort probable que ces rêves si vous les avez sont en lien avec des aspirations. Et donc d’aller chercher ses valeurs pour reclarifier dans cet ensemble de valeurs qui vont apparaître, celles qui sont les plus importantes. Et cela va devenir un peu le socle de mes priorités de vie.
Et surtout de les clarifier à 3 mois ou à 6 mois après, en disant « Aujourd’hui qu’est-ce qui est vraiment important pour moi dans mon couple, dans ma famille, par rapport à l’argent, par rapport à ma santé ? »
Curieusement, quand on demande aux gens qui sont autour de nous quelles sont ces dix choses qui sont les plus importantes, il y a beaucoup de gens qui n’ont pas cette faculté de répondre. C’est pas qu’ils sont idiots ou quoi que ce soit, c’est simplement qu’ils n’ont pas mené cette réflexion parce que notre système éducatif ne nous conduit pas vraiment… ça commence à changer mais… jusqu’à présent on n’est pas tellement conduit à nous écouter ce qui se passe à l’intérieur.
Marion : Et donc, du coup c’est d’identifier à l’écrit ces points-là et de refaire le point également 3 à 6 mois après ?
Paul : Alors après c’est quelque chose qui va rester de plus en plus permanent, cette écoute que j’ai à mes importants. Par exemple j’ai une autre façon de le faire c’est de me dire, chaque soir, qu’est ce qui a été important dans ma journée aujourd’hui ? Qu’est ce qui m’a vraiment porté ?
Si c’était à rejouer, si c’était ma dernière journée, qu’est ce que je voudrais garder ?
Dans mes formations, le matin on s’arrête et on fait le journal des bonnes nouvelles ça n’a l’air de rien mais le fait de revenir sur les éléments que je vis qui sont importants dans ce groupe, ou que j’ai appris hier, ou les choses que j’ai notées et qui sont importantes, cela permet de remettre l’attention sur ces intentions que j’aimerais développer dans ma vie. C’est ça la clé, c’est de l’écoute en fait, sur ce qui est vraiment important.
Après il y a une autre chose qui peut aussi beaucoup aider les gens, c’est de repérer qu’est ce qui a été stimulant dans ma vie. Qu’est-ce qui m’allume? A travers un bon film, un bon livre, une personne autour de moi ? Qu’est-ce qui allume l’enfant qui est à l’intérieur de moi ?
Après je peux aussi revenir dans le passé : qu’est-ce qui m’a allumé avant ? Qu’est ce qui m’a plu, que ce soit dans le sport, dans les rencontres que j’ai faites ? C’est juste une question à se poser : Qu’est-ce qui m’apporte ?
Et puis à partir de là je vais pouvoir aller m’orienter sur l’avenir, en fonction de là où j’en suis. Sans forcément aller très loin. Pour savoir vers quoi j’ai envie de mettre mes priorités.
Par exemple moi j’ai quelques grandes valeurs importantes, ça ne veut pas dire que je suis tout le temps à 100% dedans mais, ce sont vraiment des bouées de sauvetages quand je vis des moments un peu compliqués.
Ma première, c’est de me ramener à ma présence de ce qui est, de ce que je vis, de ce que j’ai envie de vivre ou d’éprouver. Cette présence à moi-même.
Ma deuxième par exemple, c’est d’être porté par des ambitions qui m’animent. Et effectivement quand je suis dans un endroit et que je ne sais plus pourquoi je suis là, j’ai le curseur qui descend un peu donc je sais que c’est important pour moi d’avoir des projets, des choses qui se développent.
La troisième c’est de prendre des responsabilités dans ma vie, me sentir responsable. Cela veut dire que je ne vais pas culpabiliser les autres ou quoi que ce soit parce qu’il y a un truc qui ne marche pas.
Et puis après il peut y avoir des valeurs plus particulières. Donc il y a les grosses valeurs que l’on va retrouver dans tous les domaines de vie, parce que c’est ça qui me rend heureux, et puis il y a des valeurs plus spécifiques en fonction des saisons, des années, des personnes. Commençons déjà par les valeurs les plus importantes.
Marion : Ok super! 🙂 Et une fois qu’on les identifie, est-ce que c’est quelque chose qui peut se modifier souvent ou bien qui reste stable?
Paul : Eh bien toi par exemple? Est-ce que tes importants de l’année dernière sont les mêmes que cette année?
Marion : Non j’ai l’impression que cela se modifie.
Paul : Pourtant cela ne veut pas dire que l’année dernière ce n’était pas important. Ca l’était mais comme tu es à l’écoute, il y a soit des nouveautés qui arrivent, qui vont faire évoluer. Par exemple si je rencontre une nouvelle personne ou la découverte d’une nouvelle activité ou tout à coup je suis branché sur une nouvelle formation, automatiquement ça va m’accrocher en fait, parce que ça répond à des valeurs qui sont importantes. Et derrière tout ça, il y a probablement des valeurs qui sont là depuis un moment, qui sont plus solides, plus profondes, que tu avais à 20 ans et que tu auras toute ta vie. Donc il y a ce qu’on appelle des trames de valeurs profondes qui sont là pour te rappeler ton identité. D’ailleurs ce n’est pas pour rien que tu es devenue médecin. Parce que cela répond à des aspirations. Mais cette aspiration-là tu peux te rendre compte que tu peux la nourrir autrement aussi, pas seulement à travers la médecine. Par exemple, le développement personnel. Pourquoi? Parce que tu as à coeur d’aider, de soigner, de prendre soin, de transmettre… donc les décisions qu’on a prises dans nos vies sont mobilisées par des valeurs.
Tu as une famille de gens qui rentrent dans un magasin, tu auras la maman qui va aller vers les chaussures, tu auras le papa qui va aller vers les outils, tu auras l’enfant qui va aller jouer. Et en fait toutes ces décisions sont prises en permanence parce qu’il y a des zones d’intérêt dit autrement, parce qu’il y a des systèmes de valeurs qui se trouvent derrière.
Et puis après il y a la zone des frustrations aussi. C’est un bon indicateur, c’est que je me rends compte que ça va pas dans un domaine. Par exemple ça ne va pas dans mon travail. Et je me dis « Tiens, quelle est la valeur qui n’est pas nourrie? » Et ça ne veut pas dire qu’il faut changer d’environnement d’ailleurs, ou changer de personne, ça veut dire que j’ai d’abord à reclarifier qu’est-ce que j’ai besoin de nourrir dans ma vie à moyen terme et à long terme pour me sentir un peu comme une plante. Si j’ai besoin de pousser et de donner le meilleur de moi-même, mes meilleurs fruits, il faut que je trouve un environnement en adéquation avec cela donc qui réponde à mon système de valeurs, qui réponde à mon essence, à mon essentiel.
Marion : Merci. Aurais-tu un exemple de quelqu’un qui t’aurait marqué qui ne vivait pas en accord avec ses valeurs et qui a transformé sa vie?
Paul : Le premier exemple c’est moi, sinon dans mon entourage…
Marion : Tu peux nous parler de toi. 🙂
Paul : Oui, je me souviens, un peu avant 16 ans, j’étais un peu mal barré, je vivais dans un quartier difficile, et un gars qui en l’occurrence s’appelle Guy Gilbert. Je parle de cela car c’était pour moi un gap de changement très important. C’est le fait que à l’époque j’étais plutôt motivé par gagner mon argent en allant piquer des autoradios, c’était facile. Et puis à un moment donné, le type vient faire une présentation et je lui dis « Ecoute, moi je ne vais pas écouter tes trucs de curé là, je vais plutôt aller piquer justement un autoradio. Je pense que je vais gagner plus comme ça». Et là il me dit « Tu sais tu peux continuer à agir comme ça, à maltraiter ton environnement, mais il va se passer un truc Polo si tu continues, et c’est ton choix, on t’aime toujours autant, mais il est évident que l’Univers va se retourner contre toi. C’est l’environnement qui va mal te traiter. Maintenant mets ton énergie au service des autres et existe à travers la contribution que tu peux apporter, trouve ce qui t’intéresse, et tu vas voir que c’est l’Univers qui va t’aider à avancer ». Cela a été très marquant pour moi, parce que je sentais qu’au fond de moi j’avais une aspiration à aller vers les autres, et surtout d’être reconnu mais comme je n’étais pas dans une dynamique de construction, j’étais au moins dans une dynamique de destruction. Et le fait d’être rechallengé comme ça sur ce principe d’exister et de m’interroger sur quel sens avaient mes actions et à quelles valeurs ça répondait… Curieusement quelques mois après je me suis mis au secourisme, je me suis investi à fond là dedans, je suis devenu moniteur national, je me suis engagé là-dedans. Cela a beaucoup orienté la suite de mon métier. Ensuite il y a eu d’autres vagues comme ça qui ont été pour moi des changements très importants, c’est quand j’ai découvert d’autres manières de nourrir ma vie. Notamment à travers le fait d’aider les autres, de transmettre, parce que j’ai toujours adoré transmettre ce que j’ai appris, que ce soit sur les arts martiaux, le secourisme, le développement personnel… Et là j’ai trouvé des nouvelles façons d’aller nourrir ces aspirations, contribuer à élever les autres en m’élevant moi-même. Voilà donc ça c’est un exemple.
Après d’autres exemples de changement importants, j’en ai aussi connu beaucoup à travers ma carrière.
J’ai le souvenir, par exemple, d’une personne qui était médecin radiologue. Il était très éteint dans son entreprise à tel point qu’il déprimait beaucoup, il s’était mis en arrêt et continuait à faire des petits boulots. Mais il était complètement éteint. Et là, le fait de le réécouter sur au fond qu’est-ce qui était important pour lui, qu’est-ce qui manquait, cela a rallumé ce réverbère. Et ce qui est très intéressant c’est qu’alors qu’il cherchait toujours à fuir son métier, en fait il a redonné du sens à son métier en remettant ce que j’appelle l’église au centre du village. C’est-à-dire, au fond, pourquoi je fais les choses? Et son truc, lui, c’était pas seulement de remplir des trucs administratifs et de faire des radios. C’était d’être en contact des gens, d’apprendre à les accueillir, de les réconforter, de les aider, de leur apporter du bonheur en fait. Et je lui ai dis « Comment tu pourrais faire ça dans ton métier? Dans ta manière d’accueillir quelqu’un, dans ta manière de l’accompagner en radiologie, dans la manière de décrire une radio, dans la manière de le remercier? ». Ca l’avait tellement touché que je l’avais revu dans un autre événement quelques mois après et il m’avait dit « Polo cela m’a changé la vie ». Juste ce changement. Pourquoi? Parce que du coup, il remet en avant des valeurs. Donc là, on a un cas très intéressant d’une personne qui souffre beaucoup et qui restant dans le même environnement parce que tout d’un coup elle va remettre en lumière des valeurs, elle va redonner un sens différent sur la manière de faire les choses. Et ça, je trouve que c’est particulièrement intéressant.
Marion : Super, merci. On expérimente le travail sur les valeurs dans les formations en PNL. Je vous invite tous à aller plus loin pour vos valeurs car cela permet de transformer sa vie, sans forcément changer l’environnement. C’est quelque chose que l’on peut voir dans les courants spirituels également, il n’y a pas que la PNL…
Paul : Il y a plein de voies possibles : justement, tu parles de la spiritualité, il y a le sport aussi, qui ramènent la personne à cette conscience-là. Mais c’est vrai que la PNL est un des outils pratiques. C’est un des points très importants de la PNL de ramener la personne à cette conscience de ce qui l’a animée, de ce qui l’animera demain, et ensuite organiser sa vie autour de ça.
Marion : Et de comprendre que l’environnement extérieur est aussi un reflet de notre intérieur.
Paul : Et qu’on peut corriger cela en permanence.
Marion : Si vous avez des questions sur les valeurs, si vous avez aussi une expérience à partager de transformation, des frustrations que vous vivez et vous sentez que certaines valeurs ne sont pas nourries, partagez-le en commentaire ou bien par mail. Je me ferai un plaisir de vous répondre grâce au blog.
Paul : En tout cas c’est une très bonne idée de laisser sous la vidéo des interactions car cela permet de se mettre en dynamique collective, donc surtout n’hésitez pas à le faire! Et ce sera peut-être au plaisir de vous croiser, de vous rencontrer un jour dans cette dynamique. Et bravo à vous d’accueillir cette partie de vous-même qui ne demande qu’à grandir!
L’interview est à présent terminée. J’espère qu’elle vous a plu et qu’elle vous aura enrichi. Pour plus d’informations sur ce que propose Paul Pyronnet,
Voici son site internet : https://formations-pnl-certifiantes.fr/
Voici sa chaîne Youtube : Paul Pyronnet Institut
Cet article est à présent terminé, je vous remercie de l’avoir lu.
Partagez vos questions et expériences en commentaires !
Bien à vous,
Marion